stand du club manga [libre, mais surtout pour les premières voulant intégrer ce club]

La première journée était toujours éprouvante pour les élèves de première. Ils entraient dans un nouveau bâtiment, plein d'élèves d'une ou deux années plus vieux qu'eux, pour y rencontrer des professeurs nouveaux, plus exigeant qu'au collège. Après une ou deux heures de cours au matin, il y avait une petite pause d'une quinzaine de minutes. Les élèves de premières pensaient souvent qu'ils pourraient un peu se reposer durant cette pause, fatale erreur.

C'était durant cette première pause que les clubs en profitaient pour faire leur pub afin d'avoir de nouveaux membres. Une table, parfois deux, dans le couloir en tant que stand, et le maximum dessus pour attirer l'attention des élèves.

Seejo, étant en terminal et donc "sempei", se devait de participer au stand de son club. Le club manga avait réussi à trouver une bonne place, juste à l'entrée. Les pauvres lycéens voulant prendre l'air durant la pause ne pouvaient leur échapper.

L'aménagement du stand était simple : deux où trois affiches, une pile de mangas en vogue (c'est à dire récent. Seejo a bien essayé de glisser un ou deux de ses "dinosaures" dans la pile mais, depuis son succès de l'année dernière, les autres s'étaient montrés plus vigilants), l'album des conventions manga des années précédente, où le club se rendait souvent en cosplay sur un thème collectif, ainsi que quelques figurines et d'autres accessoires.

Pour attirer le badaud, il y avait deux techniques qu'il fallait alterner. Quand il n'y avait personne de vraiment proche, il fallait signaler la présence du stand, en criant comme au souk, des courtes phrases comme "Le stand du club manga est par ici!".

Par contre, dès qu'un imprudent passait à proximité, le but était de d'abord capté l'attention sur le stand, en suscitant son intérêt. C'était donc une approche qui semblait plus personnelle qu'il fallait adopter.

"Bonjour. Vous aimez les mangas?"

Invité

Arisa sortait de son cours de dessins. Elle vit une foule immense dans le couloir. Elle avait l'impression d'être dans une foire d'animaux sauvages. C'était très animé par le club de cirque, de kendo, judo, karaté, automobile... Cela l'impressionnait par rapport à l'année dernière. Il y avait moins de démonstration.

Arisa, elle, était dans le club gothique l'année précédente. Aujourd'hui elle veut changer. Cette fois-ci elle veut aller dans le club mangas. Elle chercha le stand et entendit "Le stand manga est par ici". Elle se dirigea vers le son de la voix et un élève de terminal s'approcha d'elle:

"Bonjour. Vous aimez les mangas?"

La jeune fille intimidée par la beauté du jeune homme lui répondit:

"Oui, j'aime les mang... Euh, je ne fais que passer! Mais je connais une amie qui est intéressée par ce club..."

Arisa était obligée mentir pour ne pas être surprise par sa petite sœur. Cela serait vraiment bizarre de voir une gothique lire des mangas. Pourtant c'est le cas...

[Désolée c'est trop court! =(]

[aucun soucis, je regarde le contenu, pas la longueur^^]

Seejo n'avait fait attention qu'au fait qu'une personne s'approchait, pas vraiment à la personne en question. Observant celle à qui il avait déjà posé sa question, il se demanda s'il n'avait pas gaffé. Bon, les gothiques étaient rarement violents, c'était déjà ça. Seejo n'avait guère de réelle considération pour eux. Il ne voyait pas vraiment l'intérêt, si on se moquait de la société, de se donner des efforts pour l'afficher ostensiblement à celle-ci. Le style gothique n'était finalement qu'une crise passagère d'adolescents se cherchant. Mais bon, si ceux-ci se cherchaient, il ne fallait pas les chercher soi-même.

Quelle réponse allait-elle donné? Seejo s'imaginait bien un "J'ai une tête à lire des mangas?", auquel il répondrait sûrement une réflexion rapide "Ben il suffit d'un œil pour lire, et vous en avez deux." suivi de sa spécialité, la remarque de réflexion contredisant son premier argument "Quoique, on fait des mangas en braille, aussi. Pas besoin d'œil, des doigts suffisent. Et, même avec des yeux, ils faut des doigts pour tourner les pages. Finalement, une tête à lire des mangas doit donc être pourvue de doigts.".

Mais il se trompait, elle commença assez bien la discussion, avant de couper sa phrase. Seejo aurait dû s'en douter, il avait dit sa phrase trop vite et la demoiselle avait d'abord cru qu'il parlait de mangue. Seejo essaya de se souvenir où se trouvait le club des dévots de la mangue, pour renseigner la gothique, mais elle continua sa phrase. Elle prétendit avoir une amie qui les aimaient. Prétendit, c'était le mot, peut-être était-ce parce que l'otaku avait des dons pour dissimuler la vérité dans ses propos, ou alors ce don n'était pas particulièrement développé chez la gothique mais, en tout cas, sa première réaction, malgrè la correction, permettait de vite deviner qui était son amie.

Mais Seejo était bon joueur, si elle ne voulait pas dire qui était "son amie", il n'allait pas l'ennuyer avec ça. Il prit l'une des brochures du club et la tendit à Arisa.

"Un amie? Vous pourrez lui donner ça. L'emplacement du local de notre club est indiqué au dos de notre brochure, il lui suffira de venir à la fin des cours pour s'inscrire. Le reste de notre brochure détaille toutes nos activités. Lecture de mangas et visualisation d'animes, bien entendu, mais aussi des discussions sur ceux-ci. On fait aussi des jeux de rôle papier, du jeu vidéo et de la modélisation. En général, le club organise aussi du cosplay collectif pour se rendre aux conventions mangas. Vous arriverez à expliquer cela à votre amie?"

Tout à ses explications, Seejo montrait les illustrations de la brochure correspondant aux activités dont il parlait. La brochure en elle-même était bien faite, mais rien ne valait des explications parlées, Seejo les donnait donc à Arisa pour qu'elle puisse les transmettre à "son amie". Il la regarda, un sourire engageant aux lèvres.

"Vous pensez que votre amie aurait d'autres questions à poser? Peut-être vous en aurait-elle aussi parlé."

On n'abandonnait pas les potentiels futures membres avec la brochure comme ça, on s'inquiétait d'abord de savoir s'il ne leur fallait pas d'autres précisions. Seejo conclut donc ses explications en s'informant d'éventuelles autres informations que l'amie d'Arisa pourrait désirer.

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